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Grandes cultures Diversifier l’assolement sous un pivot d’irrigation

Le maïs semence dégage souvent la meilleure marge brute parmi les cultures irriguées. Mais les surfaces en contrat varient d’une année à l’autre. Pour amortir le matériel d’irrigation, d’autres cultures peuvent entrer dans l’assolement. Leur marge est moindre, mais elles ont des avantages agronomiques.

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Maïs semence

Surfaces variables

En 2015 et 2016, les semenciers ont proposé moins de contrats en maïs. « Nous sommes dans un cycle baissier lié à l’évolution du maïs consommation. Celui-ci se vend peu cher, les surfaces reculent, de même que les besoins en semences », explique Nicolas Daudé, du syndicat Semenciers du Sud. Les surfaces peuvent également varier localement si un semencier change de stratégie et quitte une région, par exemple. Pour limiter ces variations, mieux vaut d’abord ne pas dépendre d’un seul établissement.

Les alternatives

Diversifier les semences

Comment alors rentabiliser son système d’irrigation ? Pour couvrir les charges fixes, d’autres cultures de semences peuvent être envisagées. « Les surfaces évoluent différemment d’une espèce à l’autre. Se diversifier aide également à régulariser les résultats économiques », relève Nicolas Daudé.

Il y a de la demande en sorgho semence. Cette culture nécessite un peu moins d’eau que le maïs. Mais il ne doit pas y avoir de sorgho d’Alep dans les parcelles, car cette adventice ne peut pas être désherbée dans le sorgho.

En tournesol semence, il y a aussi de la demande. « Pour y répondre, le point délicat est d’arriver à assurer les isolements s’il y a du tournesol consommation dans la même zone », souligne Frédéric Rozis, de la chambre d’agriculture de l’Aude. Le tournesol semence ne demande que deux à trois tours d’eau. Il y a moins d’épuration et pas de castration. « Les charges opérationnelles vont de 1200 à 1400 €/ha. En fonction des résultats techniques, la marge brute se situe entre 500 et 1 000 €/ha. En maïs semence, elle varie de 800 à plus de 2000 €/ha », précise Nicolas Daudé.

Au-delà des semences

Soja : selon le coût de l’eau

Le soja a besoin de chaleur et d’eau. « Ces dernières années, avec les fortes températures, les rendements moyens en irrigué ont grimpé jusqu’à 40 q/ha dans le Sud-Ouest », note Charlotte Chambert, de Terres Inovia. Cette culture, économe en intrants, consomme un peu moins d’eau que le maïs. Le coût de l’eau conditionne la rentabilité. Dans l’exemple ci-contre, avec un tarif à 0,122 €/m3, la marge brute, annuité du pivot de 280 €/ha déduite, n’est que de 255 €/ha. Avec de l’eau à 0,08 €/m3, grâce à une retenue collinaire amortie, par exemple, elle se situerait à 372 €/ha. « Le soja a des avantages dans une rotation. Il améliore la structure du sol, facilite l’élimination des vivaces dans le maïs suivant, et lui laisse un peu d’azote », rappelle-t-elle.

Blé dur : un atout désherbage

Le maïs semence étant récolté tôt, il est possible de semer ensuite un blé dur. « Introduire une culture d’hiver au milieu des cultures d’été permet de casser le cycle des adventices, d’alterner les matières actives et de mieux contrôler le salissement dans les cultures suivantes », souligne Philippe Braun d’Arvalis. L’intérêt d’irriguer du blé dur varie en fonction des régions. « Dans la zone méditerranéenne, le manque d’eau est le principal facteur limitant. Sur de bonnes terres, un apport de deux à trois tours d’eau permet de gagner 15 à 20 q/ha », estime-t-il. Pour y arriver, il faut adapter le choix des variétés et apporter 4 U/ha d’azote par quintal de plus. Dans l’exemple ci-contre, le gain de rendement est de 18 q/ha par rapport à un blé dur en sec à 50 q/ha. En prenant en compte l’eau et l’azote en plus, le gain de marge, de 272 €/ha, couvre l’annuité du pivot. Sous un climat océanique, la sécheresse est moins marquée, et la fusariose, plus présente, peut également limiter le rendement. Dans ce cas, l’irrigation ne permet pas de gagner des quintaux tous les ans.

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